Le Collectif des 10 Choix Politiques pour en finir avec le sida publie une position sur la loi asile et migration.
Cette position est le fruit d’une approche multidimensionnelle, fondée sur la science, les savoirs expérientiels et les droits fondamentaux de la personne.
Mise à jour vote au Parlement :
- Appel au rejet du texte issu de la CMP par les 10 choix politiques pour en finir avec le sida
- Réaction des 10 Choix Politiques suite au vote de la loi Migration Intégration
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Elle tente de répondre à la question posée en creux par la loi asile et migration : celle de l’utilité de proposer un accès universel à la santé sur un territoire. En d’autres termes, est-il préférable, pour le contrôle des dépenses publiques, de soigner tout le monde ? Ou est-il plus efficace et pertinent de privilégier certaines personnes à d’autres ?
Les réponses scientifiques, dans l’état des connaissances actuelles, sont unanimes : l’accès universel à la santé est l’option la plus économique, la plus efficace en terme de santé, et par conséquent, la plus acceptable socialement.
Nous demandons donc, pour des raisons de santé publique et d’économie de la santé, d’intégrer l’Aide Médicale de l’Etat (AME) au régime général de la sécurité sociale sur critère de résidence habituelle. En attendant (a minima) renforcer l’AME en assouplissant ses conditions d’octroi (en levant tous les freins : panier de soin, dématérialisation, délais de carence) et en garantissant une prise en charge globale.
En effet, les études nous montrent que :
- Les personnes en situation d’exil contribuent à la croissance économique, arrivent sur le sol français, plutôt en bonne santé. Leur santé se dégrade sur le territoire : garantir des conditions de vie décente sur le territoire est donc un facteur d’économie ;
- Permettre à tous et toutes d’accéder à la prévention et à des soins primaires de qualité réduit les coûts de santé : Plus la détection des pathologies est précoce, voire prévenue, plus les économies sont importantes sur le système de santé ;
- Permettre à tous et toutes d’accéder à des soins primaires de qualité est la meilleure option pour que la population dans son entièreté reste en bonne santé : en effet, si nous souhaitons stopper les transmissions des maladies infectieuses, nous devons dépister, traiter et protéger tout le monde, les virus se fichent de la couleur de peau ou du statut juridique des personnes qu’ils infectent. Au-delà des soins, un accès universel à la santé doit comprendre l’accès aux outils de prévention ;
Cette position a été élaborée par le Comité de Pilotage du collectif des 10 Choix Politiques pour en finir avec le sida, sur la base de l’Appel des 10 choix politiques pour en finir avec le sida listant « accueillir dignement les personnes fuyant les persécutions ou la misère » comme une priorité.
Cette position précise et argumente simplement cette priorité dans le cadre des débats actuels autour de l’asile et de la migration.
Qui sommes nous ?
- Le Collectif des 10 Choix Politiques pour en finir avec le sida rassemble des sociétés savantes, des clinicien.ne.s, des psychologues, infirmier.e.s, chercheur.euse.s, des associations, des centres de santé, concernés par le VIH
et les hépatites.
C’est un collectif qui, par sa diversité, permet de réfléchir à la fin du sida sous différents angles et de proposer une vision multidimensionnelle du sujet. - 19 COREVIHs, 52 associations nationales, territoriales, ou centres de santé, luttant contre le VIH et/ou les hépatites, 5 sociétés savantes, et 17 chercheur.euse.s réaffirment que la fin de l’épidémie de VIH/sida est possible
sur notre territoire en 2030, et que cela suppose des engagements et une volonté politique au sens noble du terme. - Comité de Pilotage : Act-Up Sud-Ouest, AIDES, COREVIH arc alpin, COREVIH PACA Est, SIDACTION, Société Française de Lutte contre le SIDA, TrT5-CHV