En Isère, Savoie et Haute-Savoie, associatif.ve.s, soignant.e.s, travailleurs sociaux, représentant.e.s des personnes vivant avec le VIH & personnes au contact des populations concernées … les membres du COREVIH arc alpin emboîtent le pas à la perspective proposée par l’Organisation des Nations Unies d’un territoire où l’épidémie d’infection par le VIH aura pris fin.
Concrètement, les objectifs sont pour 2030:
- Zéro nouvelle infection par le VIH ;
- Zéro cas de décès lié au VIH ;
- Les personnes infectées par le VIH vivent longtemps et en bonne santé ;
- Zéro discrimination envers les personnes vivant avec le VIH ;
- Une diminution des épidémies d’infections sexuellement transmissibles
« C’est une formule qui a déjà été employée, mais elle nous semble aujourd’hui d’une grande actualité : nous sommes à un tournant crucial de l’épidémie d’infection par le virus de l’imunodéficience humaine, le VIH. Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui, nous sommes en mesure de mettre fin à cette épidémie dans le monde, et en particulier en France. » indique Olivier Epaulard, professeur d’infectiologie au CHU Grenoble Alpes et président du COREVIH arc alpin.
« Aller « Vers des alpes sans sida en 2030 », le défi est de taille. Cela passe par l’implication de toutes et tous. Qui que nous soyons, quelle que soit la place que nous occupons dans la société civile. Chaque engagement pour éradiquer le VIH en Arc Alpin est essentiel. Celui des élu.e.s tout particulièrement. Nous sommes d’ores et déjà heureux d’annoncer le soutien de 14 élu.e.s reçu en quelques semaines. La fin du VIH passe par les territoires, les villes et les actions de terrain…, l’engagement de chacun, chacune » ajoute Sylvie Vanderschilt Coordinatrice d’un pôle d’écoute de sida info service et vice-présidente du COREVIH arc alpin.
Comment y arriverons-nous ?
- En intensifiant le recours au dépistage : d’une part dépister chacun.e au moins une fois dans sa vie, et d’autre part dépister régulièrement les personnes exposées, en utilisant tous les outils à notre disposition : test au laboratoire, test rapide au plus près des personnes à risque, autotest en accès libre en pharmacie …
- En traitant toute personne chez qui l’infection est découverte : parce que le traitement est aujourd’hui beaucoup plus simple, parce qu’ainsi la personne ne sera jamais en stade sida, qu’elle ne présentera aucune des complications auxquelles expose le virus, et qu’elle ne sera plus contagieuse après quelques mois, brisant ainsi la chaine de contamination ;
- En permettant à toutes et toutes d’accéder aux différents modes de prévention : les préservatifs féminins et masculins ; le traitement d’urgence après une prise de risque (traitement post-exposition, TPE) ; et le traitement préventif au quotidien pour les personnes à risque (traitement pré-exposition, ou PrEP);
- Et en informant chacun.e de la meilleure attitude face au virus : s’en protéger d’une part, mais d’autre part n’avoir aucun geste ou parole de rejet ou de dénigrement envers les personnes vivant avec le VIH.
« Même si notre région garde une forte prévalence de VIH, nous avons fait des progrès notables depuis 2015 : par exemple, en trois ans, les dépistages au stade sida (stade avancé) sont passés de 19% à 10% des nouveaux dépistages dans l’Arc Alpin (4). Nous dépistons plus tôt et réduisons ainsi les risques de transmission. C’est un signe prometteur qu’on peut en finir avec le VIH sur nos territoires. » ajoute Prof Olivier Epaulard.
« La baisse spectaculaire de la mortalité liée au VIH en France est un succès majeur; elle ne doit pas faire oublier que l’épidémie est toujours active, et qu’il est important de se mobiliser, toutes et tous, pour saisir cette possibilité historique : aujourd’hui, ensemble, nous pouvons y mettre fin. » concluent Epaulard et Vanderschilt.