Alpes sans sida Infolettre mai 2021 / Focus Mois des Fiertés
Editorial, Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente Corevih Arc Alpin, Coordinatrice Sida Info Service
Depuis 71 ans, l’Assemblée Générale de l’ONU propose des journées mondiales (ou internationales) pour différentes causes. En cherchant bien on peut lister près de 600 journées mondiales, internationales ou encore nationales.
Le 17 mai est la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.
C’est une date symbolique, puisque l’homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 17 mai 1990.
Cependant, force est de constater que partout dans le monde, les personnes LGBTQI+ sont victimes de violences.
L’organisation dans chaque pays, d’une journée de lutte contre l’homophobie et transphobie permet justement d’inscrire les luttes dans une démarche de solidarité avec toutes les personnes LGBTQI+. Et ne devrait-on pas aussi inscrire ces luttes dans une démarche plus globale de défense des droits humains ?
Qu’il est long, difficile, douloureux, le chemin vers la liberté d’être.
Liberté, Egalité, Fraternité sont les emblèmes de la république.
Considéré comme des règles pour le bien vivre ensemble, l’égalité nécessite de prendre en compte l’altérité, soit prendre en compte l’autre dans toutes ses dimensions. Les lois et les normes ont été édictées pour faire cohabiter les différences et préserver une certaine paix sociale, mais le droit à la différence reste théorique, il n’est pas concret.
Comment concilier l’égalité entre les personnes et le fait que par nature nous sommes toutes et tous différent.e.s ?
Sylvie Vanderschilt
Vice-Présidente Corevih Arc Alpin
Coordinatrice Sida Info Service
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Alpes sans sida Infolettre avril 2021
Editorial, Pr Olivier Epaulard, Président et infectiologue, CHU Grenoble Alpes
Cher.e.s tou.te.s,
En ces jours de déconfinement prudent et d’incertitudes multiples, quelques évènements convergents nous parlent d’avancées dans les moyens de lutte contre les infections :
- d’une part, si le Conseil d’état a refusé le 28 janvier que les médecins généralistes puissent initier la PrEP (avec l’argument discutable que les médicaments anti-VIH ne pouvaient être introduits que par un spécialiste … Ce qui parait encore légitime pour un traitement curatif ; mais pour un traitement préventif ?), la Haute autorité de santé a estimé au contraire le 28 avril qu’il était souhaitable et pertinent que les personnes concernées puissent débuter une PrEP sans avoir recours à une consultation spécialisée. De nombreux médecins généralistes du territoire de l’Arc Alpin ont déjà répondu favorablement à une proposition de formation sur cette thématique (et d’autres dans le domaine de la santé sexuelle) : cela augure d’une plus large extension de l’usage de la PrEP, outil indispensable pour « Vers les Alpes sans Sida en 2030 » ;
- d’autre part, la campagne vaccinale anti-Covid-19 devant prendre l’ampleur suffisante pour vacciner tous les adultes d’ici le cœur de l’été (sans compter les mineurs dont le tour viendra rapidement), certains soignants ont enfin la possibilité de prescrire (et pas seulement injecter) le vaccin : c’est par exemple le cas des infirmier.e.s. La suppression de ce verrou était attendue depuis longtemps pour d’autres vaccins (déjà acquis pour la grippe) ; elle préfigure sans doute l’extension des compétences des non-médecins à de nombreux autres champs … dont la PrEP ? (son suivi s’effectue déjà dans certains pays par des infirmier.e.s) ; ou la prescription d’autres vaccins (HPV, hépatite A, hépatite B …) ; ou la prescription de préservatifs avec remboursement (telle qu’elle est prévue par la/le médecin généraliste actuellement) ; ou la prescription des sérologies et autres recherches d’IST au laboratoire …
- cela résonne avec le projet que le COREVIH met en place de TPE donné en urgence par des non-spécialistes ou des non-médecins ou non-soignant.e.s (tou.te.s formé.e.s).
Permettre à chacun.e d’avoir accès à la prévention et au dépistage, avec les acteurs de santé les plus proches de chez elle ou chez lui, y compris dans l’urgence : il y a longtemps que les acteurs de la lutte contre le VIH savent que c’est un enjeu important ; peut-être la crise actuelle permettra-t-elle de faire advenir ces dispositifs de proximité.
Bon mois de mai à tou.te.s !
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Etre vacciné COVID-19 quand on est séropositif: Où Quand Quoi
Quelques ressources sur la vaccination COVID, pour les personnes vivant avec le VIH.
Le COREVIH arc alpin organise un webinar, le 26 mars de 12h30 à 13h30 sur la vaccination COVID, pour les personnes vivant avec le VIH. Il a pour objet de répondre à leurs questions par le biais d’un chat.
Pas d’inscription requise et possibilité de rester anonyme.
Alpes sans sida Infolettre mars 2021
Editorial, Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente et coordinatrice à Sida Info Service
« It’s a Sin » la série, nous plonge dans les années 80 à l’arrivée du sida. Cette fiction est proche de la réalité, et ne laisse pas indifférent.e.
La discrimination, l’homophobie, le rejet, la lutte pour l’accès au traitement, pour que les politiques prennent des décisions, l’interpellation des laboratoires pharmaceutiques, le rejet de la famille, le jugement, la pulsion de vie, l’amour, l’amitié, le sexe, la solidarité, la mobilisation… tout y est, ou presque.
Le devoir de mémoire est important s’il nous permet d’en tirer les leçons et n’a de sens que s’il est mis en perspective dans l’ici et maintenant, pour un avenir meilleur.
Par exemple, le droit des patients, la notion de « patient expert », la démocratie sanitaire sont directement issus de cette lutte. La visibilité plus importante des LGBTI s’est depuis affirmée.
Et pourtant… certaines leçons n’ont pas été encore intégrées. Les discriminations notamment vis-à-vis de la communauté LGBTI+ et les inégalités sociales ayant nourri la pandémie de VIH sont encore trop présentes, 40 ans après.
Nous pourrions croire qu’une fois vécue, les expériences sont intégrées et cela évite de répéter les mêmes erreurs. Quand c’est arrivé, on est plus attentif pour éviter que ça se reproduise.
Nous pourrions le croire, en effet… Mais dans le domaine des droits humains il semble que ça ne soit pas le cas, ou alors il faut du temps, du temps encore et encore.
Le devoir de mémoire est important parce qu’il peut nous permettre de prendre conscience de ce qui était pour pouvoir s’en affranchir.
Ne pas oublier est essentiel.
Pour savoir où tu vas, regardes d’où tu viens
Proverbe africain (légèrement adapté)
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#leVIHaChangé – Campagne de dépistage et I=I
A l’occasion de la sortie en France de la série It’s a sin, Objectif Sida Zéro, Nice et les Alpes Maritimes s’engagent et Vers des Alpes Sans Sida s’associent pour encourager toute personne qui souhaite effectuer un dépistage du VIH à ne pas le reporter et rappellent que #leVIHaChangé.
Les deux COREVIHs ont choisi de mutualiser les moyens pour une campagne commune et territorialisée :
01.04 : Plénière du COREVIH arc alpin : Quels enjeux et quels parcours pour les personnes trans sur l’arc alpin et en France ?
- La population trans en France – sociologie d’une population, Dr Karine Espineira, sociologue, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis Membre du comité Scientifique de la Délégation Interministérielle à la Lutte Contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT
- Mise en place d’une filière de soin sur l’arc alpin – Objectifs et point d’étape, Dr François Istasse, chirurgien, CHU Grenoble Alpes
- Les enjeux de santé et de parcours de soin de la file active de RITA et du Planning familial 38, Max Cressent, RITA et Planning familial 38; Basile Bucher, RITA
- Contexte national, renouvellement des COREVIH
- Les focus épidémiologie Dr Emilie Piet, CH Annecy St Julien en Genevois, pilote de la cellule d’expertise épidémiologique
- Les focus de la Commission Qualité de Vie Qualité des Soins, Iris Arnulf, psychologue, coordinatrice à TEMPO et Jana Morales, coordinatrice des ACT AIDES 38, co-pilotes de la Commission Qualité de Vie Qualité des Soins
- Les focus de la Commission Prévention et Dépistage Dr Eve Pellotier, CeGIDD 38 co-pilote de la Commission Prévention et Dépistage & Dr Charlotte Chandez, CeGIDD CHANGE
Journée 0 discrimination – Infographie I=I
Afin de marquer le 01 Mars 2021, Journée Mondiale 0 discrimination de l’ONUSIDA, la Commission Qualité de vie qualité des soins du COREVIH a décidé de proposer une infographie sur I=I qui sera envoyée au listing global de tous les centres hospitaliers participant au COREVIH sur les 3 départements.
Cela veut dire toucher 24 000 professionnels des hôpitaux.
L’infographie se veut informative, chiffrée, sourcée et surtout non jugeante. Elle demande plutôt le soutien de la communauté hospitalière pour faire passer le message de l’indétectabilité, tout en rappelant ce que cela veut dire à la fois pour les personnes vivant avec le VIH et pour les personnes en position de soin.
Alpes sans sida Infolettre février 2021
Editorial, Professeur Olivier Epaulard, Président et Infectiologue au CHU Grenoble Alpes
Cher.e.s tou.te.s,
L’année a commencé entre une pandémie qui surplombe tout, et l’arrivée des vaccins qui devraient permettre d’en venir à bout ; certains discutent : 2021 verra-t-elle le retour à la « vie d’avant », ou bien l’arrivée de la « vie d’après » ? Beaucoup considèrent en tout cas que la Covid-19 a permis de rendre plus visible des problématiques déjà bien identifiées dans l’infection par le VIH, et qu’il sera encore moins possible de laisser de côté à l’avenir ; en particulier, l’impact sur la santé des inégalités. Inégalité d’accès au soin, au dépistage, à la prévention, à l’information : le rôle des inégalités territoriales, sociales, de genre, d’ethnie, d’origine géographique …, repéré de longue date dans l’infection par le VIH, a été largement illustré par la Covid-19 : leur prise en considération devient de plus en plus incontournable. Le congrès 2021 de la SLFS, organisé à Grenoble les 30/09 et 1/10 avec notre Corevih, sera justement centré sur ce thème des inégalités, et sur la réduction de leur impact.
En attendant le retour aux réunions « physiquement ensemble », la plénière du 1er avril, en visioconférence, aura comme thème principal les personnes trans, leur situation générale en France, et les possibilités de prise en charge sur l’Arc Alpin pour une transition ; venez écouter, parler, et débattre ce jour-là !
Nous ferons également le point pendant cette plénière sur les évolutions possibles des Corevih dans les années à venir : leur modèle doit-il évoluer, et comment ? Leur fonctionnement, atypique et novateur, doit-il changer pour mieux répondre à nos objectifs – les territoires sans Sida, les luttes contre la discrimination, la prise en charge toujours meilleure des PVVIH, mais aussi les actions plus larges autour des IST, des hépatites virales, voire de nombreux pans de la santé sexuelle … ? Un groupe de travail inter-Corevih, « Avenir », réfléchit sur ce sujet, et fera des propositions ; elles résonneront sans doute avec le renouvellement de notre Corevih lors des élections en 2022 ; j’espère qu’elles feront que d’autres acteurs locaux nous rejoindront, et qu’elles susciteront des candidatures pour le bureau … réfléchissez-y 😉
Bonne fin d’hiver à tou.te.s,
Olivier
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Alpes sans sida Infolettre janvier 2021
Editorial, Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente et coordinatrice à Sida Info Service
Avez-vous conscience qu’à chaque instant, nous faisons un choix ?
Tous nos actes sont déterminés par la décision d’une option plutôt qu’une autre. Il est des décisions pour lesquelles nous pouvons mesurer les effets, si tant est que nous puissions les maîtriser, les contrôler.
Mais lorsque le conseil d’état rend un avis négatif sur la formulation juridique du décret d’autorisation pour les médecins généralistes de « primoprescrire » la prophylaxie pré-exposition (PrEP), la prévention du VIH est freinée, entrainant potentiellement une augmentation des contaminations…
Une formulation juridique aurait plus de poids qu’un enjeu de santé publique ?
Mais alors en fin de compte, qu’est ce qui guident les choix ?
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