PrimoPrEP : Permettre aux femmes ‘primo-arrivantes’ d’Afrique Sub-Saharienne d’initier la PrEP sur l’arc alpin

Depuis fin 2020, un groupe de travail du COREVIH arc alpin travaille sur une campagne de marketing social ayant pour objectif de permettre aux femmes primo-arrivantes d’Afrique sub-Saharienne d’initier la PrEP.

Ce projet cible les femmes d’Afrique sub-Saharienne sur le territoire de l’arc alpin dans les premières années d’installation en France

Il a pour objectifs de :

  1. Proposer des parcours PrEP adaptés aux besoins et réalités des femmes africaines primo-arrivantes ;
  2. Améliorer la connaissance de la PrEP par les femmes ciblées : elles reconnaissent la PrEP comme un outil de prévention auquel elles ont droit et qui n’est pas réservé aux blancs et aux hommes ;
  3. Créer le besoin pour celles qui ne le voient pas ;
  4. Sensibiliser des partenaires relais pour faciliter l’orientation des femmes ciblées vers les offres PrEP

 

Actuellement

Dans le cadre de ce projet, une revue de littérature a été réalisée ainsi que des échanges de savoirs expérientiels. A partir de cette base, une offre de soins et un parcours ont été déterminés. Celle-ci doit être affinée. Des axes de communication vont être déterminés.

Cet article sera mis à jour avec les actions du projet dans les mois à venir.

Réforme des COREVIH

Le mandat des COREVIH devait se terminer en 2021. Face à la pandémie de COVID-19, les mandats ont été prolongés à plusieurs reprises.

Ils sont actuellement prolongés jusqu’au 15 mars 2025.

Cette prolongation fait aussi suite à des discussions sur la réforme du champ d’application des COREVIH et de leurs missions.

Cette réflexion s’appuiera sur différents textes :

Cet article sera mis à jour régulièrement en fonction de l’avancée des travaux.

Loi asile et migration : Position du collectif des 10 choix politiques pour en finir avec le sida

Le Collectif des 10 Choix Politiques pour en finir avec le sida publie une position sur la loi asile et migration.

Cette position est le fruit d’une approche multidimensionnelle, fondée sur la science, les savoirs expérientiels et les droits fondamentaux de la personne.

Mise à jour vote au Parlement :

————-

Elle tente de répondre à la question posée en creux par la loi asile et migration : celle de l’utilité de proposer un accès universel à la santé sur un territoire. En d’autres termes, est-il préférable, pour le contrôle des dépenses publiques, de soigner tout le monde ? Ou est-il plus efficace et pertinent de privilégier certaines personnes à d’autres ?

Les réponses scientifiques, dans l’état des connaissances actuelles, sont unanimes : l’accès universel à la santé est l’option la plus économique, la plus efficace en terme de santé, et par conséquent, la plus acceptable socialement.

Nous demandons donc, pour des raisons de santé publique et d’économie de la santé, d’intégrer l’Aide Médicale de l’Etat (AME) au régime général de la sécurité sociale sur critère de résidence habituelle. En attendant (a minima) renforcer l’AME en assouplissant ses conditions d’octroi (en levant tous les freins : panier de soin, dématérialisation, délais de carence) et en garantissant une prise en charge globale. 

 

En effet, les études nous montrent que :

  • Les personnes en situation d’exil contribuent à la croissance économique, arrivent sur le sol français, plutôt en bonne santé. Leur santé se dégrade sur le territoire : garantir des conditions de vie décente sur le territoire est donc un facteur d’économie ;
  • Permettre à tous et toutes d’accéder à la prévention et à des soins primaires de qualité réduit les coûts de santé : Plus la détection des pathologies est précoce, voire prévenue, plus les économies sont importantes sur le système de santé ;
  • Permettre à tous et toutes d’accéder à des soins primaires de qualité est la meilleure option pour que la population dans son entièreté reste en bonne santé : en effet, si nous souhaitons stopper les transmissions des maladies infectieuses, nous devons dépister, traiter et protéger tout le monde, les virus se fichent de la couleur de peau ou du statut juridique des personnes qu’ils infectent. Au-delà des soins, un accès universel à la santé doit comprendre l’accès aux outils de prévention ;

Cette position a été élaborée par le Comité de Pilotage du collectif des 10 Choix Politiques pour en finir avec le sida, sur la base de l’Appel des 10 choix politiques pour en finir avec le sida listant « accueillir dignement les personnes fuyant les persécutions ou la misère » comme une priorité.

Cette position précise et argumente simplement cette priorité dans le cadre des débats actuels autour de l’asile et de la migration.

Qui sommes nous ?

  • Le Collectif des 10 Choix Politiques pour en finir avec le sida rassemble des sociétés savantes, des clinicien.ne.s, des psychologues, infirmier.e.s, chercheur.euse.s, des associations, des centres de santé, concernés par le VIH
    et les hépatites.
    C’est un collectif qui, par sa diversité, permet de réfléchir à la fin du sida sous différents angles et de proposer une vision multidimensionnelle du sujet.
  • 19 COREVIHs, 52 associations nationales, territoriales, ou centres de santé, luttant contre le VIH et/ou les hépatites, 5 sociétés savantes, et 17 chercheur.euse.s réaffirment que la fin de l’épidémie de VIH/sida est possible
    sur notre territoire en 2030, et que cela suppose des engagements et une volonté politique au sens noble du terme.
  • Comité de Pilotage : Act-Up Sud-Ouest, AIDES, COREVIH arc alpin, COREVIH PACA Est, SIDACTION, Société Française de Lutte contre le SIDA, TrT5-CHV

 

1er décembre 2022 – La fin du sida en France dans 8 ans ? Renforcer les collectifs locaux, Consolider les moyens humains et financiers au niveau national

La fin du sida en France dans 8 ans ? Renforcer les collectifs locaux, Consolider les moyens humains et financiers au niveau national

Communiqué de presse

 

Grenoble – 28 novembre 2022 – A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022, le COREVIH arc alpin constate des progrès notables sur son territoire – En 5 ans, les nouvelles contaminations ont diminué de 47% ; et formule une double demande : Maintenir les moyens humains et financiers dans la lutte contre le sida et accroitre la visibilité pour cette pandémie qui n’est pas terminée.

 Sur l’arc alpin (Isère, Savoie, Haute-Savoie), nous constatons une diminution de 47% des nouvelles contaminations entre 2018 et 2021. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer : une baisse des dépistages pendant la phase aiguë de la pandémie de COVID-19, la fermeture des frontières, mais aussi et surtout les actions coordonnées menées sur le territoire de l’arc alpin par les structures engagées dans « Vers des Alpes sans sida en 2030 ».

« Nous arrivons à la fin de la première phase de la stratégie Alpes sans sida (2017-2022). Les résultats du collectif sont là et nous pouvons en être fier.e.s – même si nous sommes au milieu du gué :  

  • 99% des personnes qui arrivent dans les soins, sont mises sous traitement ; et plus de 91% le sont dans les 15 premiers jours ;
  • 94% des personnes traitées ne transmettent plus le VIH : les traitements antirétroviraux permettent aux personnes de vivre en bonne santé avec le VIH, au virus de devenir indétectable dans le sang et donc de ne plus transmettre le virus.
  • 1051 personnes étaient sous PrEP en 2021, ce qui les protège d’une infection à VIH (dont la moitié ont commencé dans l’année). 
  • Ces données ont été en constante amélioration depuis le début de la Stratégie Alpes sans sida (2018), malgré un ralentissement certain pendant les deux années de pandémie aiguë de COVID-19. 

Cependant, trop de personnes arrivent dans le soin en stade sida, ce qui nous montre que nous devons encore faire mieux pour dépister les personnes plus tôt. » détaille Sylvie Vanderschilt, Vice-Présidente du COREVIH arc alpin et coordinatrice à Sida Info Service.

Pour autant, les données épidémiologiques de Santé Publique France nous indiquent une stabilité des contaminations en 2021. Ils indiquent aussi que nous n’avons pas encore rattraper le niveau de dépistages atteint en 2019 au niveau national.

Qu’est-ce qui peut expliquer les bons résultats épidémiologiques sur notre territoire ?

« Pour partie l’avancée des outils biomédicaux, mais surtout l’engagement de structures et de personnes dans un objectif commun, qui a été pensé ensemble, et dont les actions concrètes sont aussi menées ensemble. Le fait que les objectifs et stratégies soient décidés par les personnes de terrain et non imposés est décisif. », constate Olivier Epaulard, président du COREVIH arc alpin et professeur d’infectiologie au CHU Grenoble Alpes. « C’est grâce à la réunion autour de la table de tous les acteurs : associatifs, communautaires, clinicien.ne.s du VIH, psychologues, secteur de l’addictologie, du médico-social, médecine de ville, pharmacien.ne, laboratoires, etc, que nous pouvons prendre en compte les limites et les possibilités de chacun.e et construire des actions de santé publique qui correspondent à notre réalité territoriale locale. Ce qui est pertinent à Annemasse, ne le sera pas forcément pour Chambéry, Bourgoin-Jallieu ou La Clusaz ! » continue-t-il.

Rendre visible VIH pour arriver à la fin de l’épidémie en France : un impératif oublié

« Les efforts locaux ont aussi besoin d’un appui national plus marqué » ajoute Sylvie Vanderschilt. « Or nous regrettons l’invisibilisation de la lutte contre le sida au niveau national : Nous n’avons pas eu de campagne de communication pour inciter au dépistage du

VIH après la crise COVID ni de campagne grand public pour banaliser la PrEP, qui a un usage encore trop restreint, alors que c’est un outil révolutionnaire pour stopper les nouvelles contaminations. ».

Nous sommes aujourd’hui à un tournant et nous sommes très vigilants à ce que la démocratie en santé reste un pilier de la lutte contre le sida dans les années à venir. /FIN

 

Contacts :

Vers des Alpes sans sida – COREVIH arc alpin

Contact presse :

Anne Monnet Hoel, coordinatrice du COREVIH arc alpin – amonnethoel@chu-grenoble.fr – 06 95 26 12 19

 Réseaux sociaux

facebook : @coreviharcalpin et twitter @COREVIH_Alpin

#alpesansida

www.alpesansida.fr

 

Notes aux éditeurs :

  1. Opportunités d’interviews et de reportages sur site
  • Une conférence de presse a lieu le 28 novembre à TEMPO – 13 rue Gay Lussac 38000 Grenoble, organisée par la Mairie de Grenoble
  • Pour les interviews ou reportages impliquant des personnes vivant avec le VIH : un point de vigilance : toutes ne sont pas prêts à témoigner et/ou à témoigner face caméra.
  • Opportunités :
  • A TEMPO, association d’aides aux personnes vivant avec le VIH et/ou des hépatites et leurs proches. – sur demande
  • Le 1er décembre, dépistages à l’Espace de vie Etudiante par Prométhée et le Centre de Santé Inter-Universitaire
  • Le 30 novembre, ciné-débat à Mon Ciné, St Martin d’Hères à partir de 19h, avec AIDES, TEMPO et Alpes sans sida
  • Journée porte ouverte au CeGIDD de
    • Grenoble le 30/11/2022 de 10h à 16h (23 avenue Albert premier de Belgique)
    • A Bourgoin Jallieu le 30/11/2022 de 9h à 15h (Maison de Territoire de la Porte des Alpes 18 avenue Frédéric Dard)
    • A Vienne le 01/12/2022 de 15h à 19h (10 rue Albert Thomas)
  • Le 1er décembre, inauguration de l’exposition des 10 ans de AIDES à Annemasse
  • Permamences de dépistage étendues en Savoie :
    • À Chambéry : dépistage sans rendez-vous, jeudi 1er décembre de 17 h à 20 h 30 à l’Espace de Santé Publique Bâtiment Sainte Hélène, 2e étage – accès piéton par la place François Chiron.
    • À Aix les Bains : dépistage sans rendez-vous, jeudi 1er décembre de 17 h 15 à 19 h 30 au CeGIDD du Centre hospitalier d’Aix les Bains, 49 avenue du Grand Port – Bâtiment Léon Blanc, rez-de-chaussée.
    • À Saint-Jean-de-Maurienne : dépistage sans rendez-vous, jeudi 1er décembre de 17 h à 19 h au CeGIDD du Centre hospitalier.
    • À Belley : dépistage sur rendez-vous au 04 79 82 14 99, jeudi 1er décembre de 17 h à 19 h au CeGIDD du Centre hospitalier de Belley.
  • Le 3 décembre, présence des associations au marché de Noël
  • Le 3 décembre, Sid’Annecy course, dépistages sans RDV à Bonlieu et Village de la prévention, sur le Pâquier
  1. Le COREVIH arc alpin / Vers des Alpes sans sida

Les COREVIH sont des organisations territoriales de référence pour l’ensemble des acteurs qui concourent à la lutte contre l’infection à VIH et des Infections Sexuellement Transmissibles. Le COREVIH de l’Arc Alpin a été mis en place en 2008. Son territoire de référence couvre les départements de l’Isère, la Savoie et la Haute Savoie. Ils sont garants de la « démocratie en santé » et favorisent l’implication des soignants et des associations d’usagers du système de santé. Ils travaillent à améliorer la prise en charge médicale, psychologique et sociale des personnes vivant avec le VIH ; et à l’amélioration de la prévention et du dépistage.

  1. Données épidémio sur l’arc alpin

Les « nouveaux » :

  • Le nombre de nouvelles découvertes prises en charge dans les centres hospitaliers de l’arc alpin a diminué de 47% entre 2018 et 2021.
  • Globalement, les caractéristiques démographiques des nouvelles PVVIH sont stables
  • Depuis 3 ans le nombre de nouvelles PVVIH diminue sauf pour la Haute Savoie qui représente près de 60% de la FA des nouvelles PVVIH en 2021
  • Le délai de mise sous traitement est de plus en plus court: 91% des nouvelles pvvih sont traitées dans les 15 premiers jours
  • Diminution du nombre de découvertes au stade la primo infection
  • 36% des nouveaux diagnostics ont été dépistés par des médecins généralistes

Concernant la file active totale et la cascade :

  • 3138 pvvih sont prises en charge en 2021 sur l’Arc Alpin
  • 60% ont plus de 50 ans
  • 40% sont infectées depuis plus de 20 ans
  • En 2021 sur l’Arc Alpin, 97% des pvvih prises en charge ont une charge virale <200 copies/ml et 94% ont une charge virale<50 copies/ml :
    • 95% des pvvih prises en charge en Isère ont une charge virale <50 copies/ml
    • 95% des pvvih prises en charges en Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
    • 92% des pvvih prises en charges en Haute Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
  1. Données nationales et régionales 202
  2. Les traitements permettent de ne plus transmettre le virus – Indétectable = Intransmissible

On ne guérit pas du VIH aujourd’hui et il n’existe pas de vaccin. Par contre, les traitements ont fait de telles avancées qu’on peut « bloquer » l’évolution du virus dans le corps et le rendre indétectable et donc non transmissible. Les personnes infectées peuvent donc être en parfaite santé, travailler, avoir des loisirs, voyager, avoir une vie sexuelle, trouver l’amour, faire des enfants, vieillir « en forme » …

Quand une personne est traitée, sa charge virale baisse au point de ne plus pouvoir être détectée après 3 ou 6 mois de traitement … ce qui veut dire qu’elle ne peut plus contaminer son/sa/ses partenaires : En 2016, les études PARTNER et PARTNER2, réalisées en Europe et aux USA, ont montré qu’il n’y avait eu aucune transmission du VIH sur plusieurs dizaines de milliers de rapports sexuels sans préservatifs entre personnes séropositives traitées et séronégatives.

Le traitement du VIH aujourd’hui permet de réduire à plus de 99% la transmission de la mère à l’enfant. Il est donc possible de devenir parents « naturellement » en étant séropositif. Malheureusement, il ne faut pas oublier que seulement 50 % des personnes infectées dans le monde ont accès à un traitement et que des dizaines de milliers de personnes meurent encore du sida dans le monde (source onusida 2020).

 

6.  Nouveautés 2021 2022 :

PrEP en ville : Prophylaxie pré-exposition. Ce terme désigne l’usage de médicaments antirétroviraux pour empêcher la contamination par le de VIH chez des personnes séronégatives très exposées au VIH. Depuis juin 2021, les médecins généralistes (et toutes les spécialités) peuvent prescrire la PrEP.

Deux janvier 2022 : Généralisation au Labo sans ordo : Au 02 janvier 2022, toute personne majeure ayant des droits ouverts à la sécurité sociale (carte vitale) peut se rendre dans un laboratoire d’analyse médicale pour demander un test VIH, sans ordonnance.

Arrivée des traitements injectables : En fin d’année 2021, les traitements à longue durée d’action arrivent en France. Ils sont destinés aux personnes vivant avec le VIH qui ont une infection contrôlée. Les antirétroviraux pourront être injectés tous les deux mois et non plus pris une fois par jour, pour les personnes qui le souhaitent.

Epidémiologie du VIH et des IST en 2021 sur l’arc alpin et en région Auvergne Rhône Alpes

Données nationales 2021

Bulletin de Santé Publique, décembre 2021, SPF Auvergne Rhône Alpes –

Rapport épidémiologique du COREVIH arc alpin 2021

Cette année, un focus a été fait sur les grossesses, les co-infections au VHC et qui dépiste. De nouveaux items ont aussi été rajoutés : la file active de PrEP, les dépistage VIH 2021 en CeGIDD et dans les associations ou structures médico-sociales.

En bref :

Les « nouveaux » :

  • Le nombre de nouvelles découvertes prises en charge dans les centres hospitaliers de l’arc alpin a diminué de 47% entre 2018 et 2021.
  • Globalement, les caractéristiques démographiques des nouvelles PVVIH sont stables
  • Depuis 3 ans le nombre de nouvelles PVVIH diminue sauf pour la Haute Savoie qui représente près de 60% de la FA des nouvelles PVVIH en 2021
  • Le délai de mise sous traitement est de plus en plus court: 91% des nouvelles pvvih sont traitées dans les 15 premiers jours
  • Diminution du nombre de découvertes au stade la primo infection
  • 36% des nouveaux diagnostics ont été dépistés par des médecins généralistes

Concernant la file active totale et la cascade :

  • 3138 pvvih sont prises en charge en 2021 sur l’Arc Alpin
  • 60% ont plus de 50 ans
  • 40% sont infectées depuis plus de 20 ans
  • En 2021 sur l’Arc Alpin, 97% des pvvih prises en charge ont une charge virale <200 copies/ml et 94% ont une charge virale<50 copies/ml :
    • 95% des pvvih prises en charge en Isère ont une charge virale <50 copies/ml
    • 95% des pvvih prises en charges en Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
    • 92% des pvvih prises en charges en Haute Savoie ont une charge virale <50 copies/ml

Alpes sans sida Infolettre Septembre 2022

Editorial, Olivier Epaulard, Président du Corevih Arc Alpin, infectiologue CHU Grenoble Alpes

Cher.e.s tou.te.s,

Voici septembre, mois de reprise après un temps de repos, de ressourcement, de réflexion, ou de « lâcher prise »… Beaucoup auront cependant été « sur le pont » cet été, du fait de l’épidémie d’infection par le virus Monkeypox : La variole du singe, connue depuis une cinquantaine d’années, et qui circulait dans certains pays d’Afrique de façon parfois intense (plusieurs milliers de cas chaque année) est devenue, en Europe et en Amérique du Nord, une infection sexuellement transmissible, touchant de façon presque exclusive les HSH. Dans un premier temps, l’urgence a été au diagnostic, afin de permettre aux personnes atteintes de s’isoler ; certaines ont dû être hospitalisées, du fait d’importantes douleurs liées aux vésicules cutanées et muqueuses ; la vaccination contre la variole humaine offrant une protection contre la variole du singe, et un vaccin de 3ème génération étant disponible depuis une dizaine d’années, c’est une campagne vaccinale qui s’est ensuite mise en place.

Les marqueurs épidémiologiques font maintenant état d’une diminution des cas semaine après semaine, en France*, en Europe**, aux USA***.

 

Il était presque impossible de ne pas vouloir faire de parallèle avec la pandémie du VIH : circulation virale liée à l’orientation sexuelle (voire au travail du sexe) ; communication des autorités perçue comme insuffisante et inadaptée ; sentiment que la réponse en santé publique (diagnostics, vaccins) était sous-dimensionnée, et perception par certain.e.s que cela reflétait une moindre préoccupation de l’Etat pour les populations à risque ; contexte favorisant, hélas, l’expression d’une homophobie par certains acteurs.trices politiques …

Beaucoup de choses séparent cependant ces 2 maladies : le caractère exceptionnellement grave de la forme prise actuellement par l’infection par le virus Monkeypox ; son caractère systématiquement aigu, résolutif en quelques semaines ; son caractère immunisant (personne, probablement, ne fera 2 infections à virus Monkeypox) ; la présence d’un vaccin …

 

Surtout, même si elle a été parfois maladroite, la mobilisation des acteurs.trices de santé, avec en parallèle celles des associations, ont permis une diffusion des informations, la mise en place du diagnostic dans la plupart des départements en un temps record, la commande rapide auprès du seul laboratoire au monde fabricant le vaccin de stocks supplémentaires, et la mise à disposition (même si elle aurait pu être décidé 2 semaines plus tôt, en juin) des doses de vaccins progressivement disponible pour une vaccination préventive. La communication trop timide auprès du grand public (et pas seulement dans les réseaux de communications des publics à risque), et celle par exemple autour du report transitoire de la 2ème dose, font partie peut-être des « couacs » de cette campagne.

Il n’en reste pas moins qu’une réponse ciblée s’est mise en place ; et pour le coup, elle doit tout à l’expérience acquise dans la lutte contre le VIH. Concertation avec les populations à risque ; communication sans stigmatisation ; discours ne cherchant pas à culpabiliser les publics exposés, mais à mettre à leur disposition les tests et (une fois qu’ils étaient disponibles) les vaccins ; et malgré des sorties lamentables de tel ou telle député ou ministre, une absence de dérapage du discours public.

 

Cette épidémie a ainsi illustré à quel point la lutte contre le VIH a changé la façon dont la médecine voyait les personnes, et la façon dont la santé publique voyait les populations – et que malgré les inerties qui se sont encore manifestées cet été, il n’était plus possible d’agir pour les personnes concernées sans les associer à toutes les réflexions et décisions. Elle a aussi illustré tout ce qu’il reste à franchir pour que les autorités de santé déclinent ce « rien pour nous sans nous » comme un réflexe : en infectiologie, mais aussi en cancérologie, en diabétologie, en transplantation, etc.

Ce rôle de « défricheurs » en démocratie sanitaire, les acteurs.trices de la lutte contre le VIH et les hépatites doivent le poursuivre : parce que chaque avancée et invention dans ce domaine pourra profiter ensuite à tou.te.s.

 

Bonne rentrée !

 

Olivier Epaulard

 

https://www.santepubliquefrance.fr/les-actualites/2022/cas-de-variole-du-singe-point-de-situation-au-20-septembre-2022

** https://www.ecdc.europa.eu/en/news-events/monkeypox-situation-update

*** https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/response/2022/mpx-trends.html

 

Editions précédentes

Infolettre épidémio #4 septembre 2022

Nouvelles personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dépistées et prises en charge en 2021 sur l’Arc Alpin : caractéristiques et évolution 

  • Caractéristiques des nouvelles PVVIH (personnes vivant avec le VIH ) en 2021 

En 2021, 56 personnes ont été prises en charge pour une découverte de séropositivité sur l’Arc Alpin : cela représente une diminution de 29% des nouvelles contaminations par rapport à 2020.

Leurs caractéristiques démographiques restent identiques à celles observées les années précédentes :

  • 78% sont des hommes 
  • 48% sont nées en France (parmi ces personnes nées en France, 96% sont des hommes)
  • 91% des femmes nouvellement diagnostiquées sont originaires d’Afrique (54% nées en Afrique subsaharienne et 36% en Afrique du nord).
  • Un âge médian de 39 ans.

Les contaminations hétérosexuelles restent majoritaires à 39% suivies des contaminations HSH (hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) à 37%. Cependant la part des personnes ayant un mode de contamination inconnu a augmenté passant de 11% en 2020 à 21% en 2021.

On observe une diminution significative du nombre de découvertes au stade de primo infection : 7% versus 21% en 2020.

Le délai de mise sous traitement est quant à lui de plus en plus court : 91% des nouvelles pvvih sont traitées dans les 15 premiers jours.

  • Évolution des découvertes VIH dans les centres hospitaliers de l’Arc Alpin

Depuis 3 ans le nombre de nouvelles infections enregistrées sur l’Arc Alpin diminue, avec une baisse de plus de 30% depuis 2019.  Cette baisse concerne tous les modes de contamination sauf les HSH nés à l’étranger

Si cette baisse semble significative en Isère et en Savoie, elle n’est pas observée en Haute-Savoie où le nombre de découvertes reste relativement stable depuis 2019.  Près de 60% des nouvelles prises en charge de l’Arc Alpin concernent la Haute Savoie.

Ces résultats confirment la nécessité de la mise en place d’un observatoire transfrontalier de l’infection VIH à l’échelle du Grand Genève.

 

La file active de PrEPeurs en Isère et Haute-Savoie en 2021

En Isère et en Haute-Savoie, 929 personnes ont été suivies pour une PrEP en 2021 en milieu hospitalier et/ou au CeGGID (Centres Gratuits d’information, de Dépistage et de Diagnostic).

La file active (FA) est le nombre de personnes ayant eu au moins une consultation pour la mise en route ou le suivi d’une PrEP. Celle-ci s’élève à 929 personnes, dont 409 initiations qui représentent 44% de la FA totale. Parmi ces personnes, 20% déclarent avoir eu des effets indésirables suite à la prise de ce traitement, principalement des problèmes digestifs. Les durées d’exposition sont comprises entre 1 jour et 6 ans et demi suivant un schéma continu (prise quotidienne) ou discontinu (prise minimum 2 heures avant le rapport sexuel) au 31/12/2021.

  • Profil

L’analyse de différents items recueillis a permis d’établir un premier profil :

  • 98% des personnes prises en charge sont des HSH (Hommes ayant des relations Sexuelles avec des Hommes) ;
  • 83% sont âgées entre 20 et 49 ans ;
  • 82% sont d’origine française ;
  • 11% ont déclaré au moins une fois avoir pratiqué du Chemsex durant l’intégralité de leur suivi (prise de drogues lors de rapports sexuels) ;
  • 2% déclarent être également suivi par leur médecin traitant pour la PrEP.

Ce recueil sera poursuivi sur plusieurs années afin d’analyser l’évolution de la file active.

 

  • Infolettre Epidémio #4, septembre 2022

Infolettres précédentes

Sexe et drogues en prison : Comment réduire les risques ?

Journée d’échange régionale autour de la réduction des risques et des dommages en milieu carcéral

Cette journée est organisée par les trois COREVIH de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

  • Quand ? le 15 décembre 2022
  • Où? Au CISL, Lyon 8eme
  • Insription
  • En présentiel

 

MPox : ressources, centres de vaccination sur l’arc alpin

Centres de vaccination sur l’arc alpin

Vous pouvez retrouver les centres de vaccination MonkeyPox sur l’article de l’ARS Auvergne Rhône Alpes consacré au sujet.

  • Flyer Auvergne Rhône Alpes
  • Isère : un centre de vaccination a ouvert dans le centre de santé du Conseil Département, av Albert Premier de Belgique, avec plus de 300 créneaux par semaine. Prise de RDV par Doctolib.
  • Savoie : Au CeGIDD de Chambéry en contactant le 04 79 96 51 31
  • Haute-Savoie : A Annecy et à St Julien en Genevois :
    • A Annecy, 2 demi journées par semaine en contactant le CeGIDD au 04 50 63 66 02
    • A St Julien, 1 demi-journée par semaine en contactant le CeGIDD au 04 50 49 67 39

Information

MaJ 05 septembre 2022