Etude HomoGEN – Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et la médecine générale : mention de l’orientation sexuelle par les patients et impact sur la relation de soin

L’étude HomoGen – publiée dans le BEH 12, 9 avril 2019, à laquelle a pris part le CHU de Grenoble Alpes (Pr Olivier Epaulard) a été réalisée de mai 2016 à mars 2017. Elle reposait sur un questionnaire en ligne ciblant la population des HSH et explorant la mention de l’orientation sexuelle au MT et ses freins éventuels, ainsi que le dépistage et la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) effectués.

Rationnel – Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) sont davantage exposés à certains risques infectieux. La prévention, le dépistage, voire le traitement des pathologies concernées peuvent être réalisés par le médecin traitant (MT) ; cela nécessite que les personnes lui aient mentionné leur orientation sexuelle. Nous avons souhaité explorer dans quelle mesure les HSH mentionnaient leur orientation sexuelle à leur médecin et si cela modifiait la prise en charge et la relation médecin-patient.

Résultats – Parmi les 1 879 participants, 87,3% avaient un MT et 58,0% lui avaient mentionné leur orientation sexuelle. Les sujets chez qui cette mention avait été faite étaient en moyenne plus âgés, tout comme ceux pour lesquels cette mention avait été faite à leur initiative et ceux qui la considéraient comme importante. Les participants ayant mentionné leur orientation sexuelle au MT étaient plus fréquemment dépistés pour les IST par leur MT, et ce.tte dernier.e leur proposait plus fréquemment la vaccination contre l’hépatite A. Après mention de l’orientation sexuelle, 84,4% des participants considéraient la relation au médecin inchangée.

Conclusion La majorité des HSH ont un MT, qui est informé de leur orientation sexuelle dans la plupart des cas. Cette information est associée à une meilleure prise en charge médicale. Les médecins doivent être mieux formés à favoriser la men-tion de l’orientation sexuelle pour une meilleure approche de la santé sexuelle de leurs patients, en particulier les HSH.

Epidémiologie du VIH en 2017 : l’infléchissement de l’épidémie en France n’est pas encore visible

Santé Publique France a publié les dernières données de dépistage pour le VIH/sida : l’épidémie de VIH n’a pas reculé en France entre 2010 et 2017.

En 2017, environ 6 400 personnes ont découvert leur séropositivité :

  • 56% ont été contaminées lors de rapports hétérosexuels (75% concernent des personnes nées à l’étranger, principalement en Afrique subsaharienne),
  • 41% lors de rapports entre hommes et
  • 2% par usage de drogues injectables.
  • 30% découvrent trop tardivement leur séropositivité et
  • près de la moitié des personnes qui ont découvert leur séropositivité n’avait jamais fait de dépistage avant.

Près d’un tiers des découvertes de séropositivité sont toujours trop tardives : 30% des personnes ont été diagnostiquées en 2017 à un stade avancé de l’infection à VIH. La moitié des découvertes de séropositivité (52%) a concerné des personnes déclarant n’avoir jamais été testées auparavant. Dans les populations où un dépistage régulier est recommandé, hétérosexuels nés à l’étranger et HSH, cette proportion était respectivement de 68% et 33%.

Comment demander une bourse des Congrès ?

Le Bureau du COREVIH arc alpin estime important que les membres du COREVIH puissent participer à des Congrès au nom du COREVIH, leur permettant de se former et de faire un retour au COREVIH.

Une partie du budget sera réservée à cet effet chaque année. Le montant sera variable en fonction des priorités budgétaires du COREVIH.

Afin d’assurer équité et transparence, le Bureau propose une procédure et des règles de décision pour la prise en charge de la participation à des Congrès :

Procédure

  1. Le Bureau décidera chaque année du montant du budget réservé à cette ligne budgétaire en fonction du plan stratégique opérationnel, du programme de travail annuel et du budget prévisionnel ;
  2. Un appel à candidatures est lancé, avec motivation de la candidature selon les règles ci-dessous (Formulaire de demande) ;
  3. Les candidatures sont reçues au fil de l’eau et transmises au Bureau ;
  4. Décision du Bureau sur les candidatures retenues pour une Bourse de participation ;
  5. Discussion et accord avec le/la candidat/e sur les modalités de retours.

Règles d’attribution

  • Favoriser la participation des administrateurs/trices du COREVIH et des personnes engagées dans des actions du COREVIH (participation aux Commissions, aux groupes de travail, aux plénières inter alia);
  • Encourager une participation équitable entre les quatre collèges : les bourses du COREVIH seront données prioritairement aux plus petites structures (associatives ou non), ou aux autres professionnels de santé (hors formation continue) et aux bénévoles ;
  • Prendre en compte les demandes précédentes afin de répartir équitablement les bourses entre structures et/ou personnes ;
  • Lien fort entre la demande et l’activité de la personne ou de la structure ;
  • Lien fort entre les missions, mandats et activités du COREVIH et le programme du Congrès ou de la formation.

Les demandes adressées devront montrer en quoi elles remplissent les critères ci-dessus.

 

Règles de prise en charge

Type de frais Modalités de prise en charge Justificatifs demandés
L’inscription au Congrès/conférence/évènement/formation  Intégralement sur la base des frais d’inscription Présentation d’un justificatif de présence et de paiement
Les frais de déplacement  –       Billet SNCF 2nd classe

–       Si train non disponible ou plus cher en train, billet d’avion sur la base d’une 2nde classe

–       Métro, bus, tramway

–       Exceptionnellement, taxi si pas de transport en commun

–       Voiture : remboursement de 0.55 euros/km

Remboursement sur présentation des originaux des justificatifs
Les frais d’hébergement Remboursement aux frais réels dans la limite du tarif forfaitaire de 60 Euros par nuit (petit-déjeuner compris) Remboursement sur présentation des originaux des justificatifs
Les repas – midi et soir Remboursement aux frais réels dans la limite du tarif forfaitaire de 15.25 euros par repas

L’alcool n’est pas pris en charge

L’appel de Dakar pour en finir avec le VIH chez les enfants en Afrique central et occidentale

Un appel à l’action a été signé à Dakar, le 18 janvier 2019, par des représentants et acteurs venant de 18 pays d’Afrique occidentale et centrale.

Quelques chiffres :

  • Près de 800 000 enfants et adolescents vivent avec le VIH dans cette région (2017) ;
  • En 2017, près de 136 000 enfants et adolescents ont été contaminés au VIH ;
  • C’est la région du monde qui connait le plus de transmissions mère-enfants et des niveaux de traitements très bas pour les femmes enceintes et les nouveau-nés ;
  • Un enfant sur 4 a accès aux traitements. Et la plupart reçoit des traitements sous-optimaux.

L’appel demande à ce que les services de santé pour les mères séropositives, les femmes enceintes et les enfants soient de meilleurs qualités. Par ailleurs, il demande à ce que les pays adoptent la recommandation de l’OMS de traiter tout le monde.

Se préparer pour l’évènement de l’année en France : la Conférence de reconstitution du Fonds Mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme

La France accueillera à Lyon le 10 octobre 2019 la conférence de reconstitution du Fonds mondial : une réunion au sommet des pays les plus riches du monde, qui y décident du montant de leurs contributions financières à la lutte contre le sida dans le monde pour les trois ans à venir. C’est LE temps fort de l’année pour s’assurer que des moyens suffisants sont alloués pour mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme.

Afin que cette conférence soit un succès, dix organisations françaises (Action Santé Mondiale, AIDES, Coalition PLUS, Équilibres & Populations, Médecins du Monde, Planning Familial, ONE, Sidaction, Solidarité Sida et Solthis) ont lancé une grande pétition adressée aux chefs d’État. L’objectif: atteindre 6 milliards de dollars d’engagement des États donateurs et autres bailleurs sur le prochain cycle, contre 4 milliards aujourd’hui.

La pétition est disponible en ligne, en français et en anglais : https://www.change.org/p/sida-une-minute-pour-agir-signez

Discriminations : comment réagir en cas de refus de soins ?

le Défenseur des droits a créé deux outils d’information pour prévenir les refus de soins en collaboration avec différents acteurs dont trois ordres de professionnels de la santé (CNOM, ONCD et ordres des sages-femmes), des associations (FAS, Aides, APF, UNAF, etc), la Direction de la conciliation de l’Assurance maladie, la métropole Lilloise, etc.

  • Le premier outil est un dépliant qui s’adresse aux bénéficiaires d’une prestation santé susceptibles d’être victimes de refus de soins afin de les aider à faire valoir leurs droits.
  • Le second outil est une fiche à destination des professionnels de santé leur rappelant leurs obligations légales tout en faisant des recommandations pour l’amélioration de leurs pratiques.

Comment réagir en cas de refus de soins ?

Contactez :

  • La Direction et/ou la commission de conciliation de votre caisse locale d’Assurance maladie (CPAM),
  • Le Conseil départemental de l’Ordre du professionnel de santé concerné
  • ou la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF)

Vous pouvez également saisir le Défenseur des droits.

Le VIH et les IST en 2017 sur la région Auvergne Rhône Alpes

Santé Publique France Auvergne Rhône Alpes a publié un bulletin de santé publique en décembre 2018 au sujet des données VIH et IST sur la région. Il présente les données de surveillance VIH IST ainsi que des données de prévention telles que la PrEP, l’usage du préservatif et les ventes d’autotests.

POINTS-CLÉS EN ARA

VIH

  • Pas d’estimations consolidées des nombres de découvertes de séropositivité VIH et de diagnostics de Sida en 2017
  • Augmentation du nombre de sérologies et de TROD réalisés en 2017
  • Parmi les découvertes de séropositivité VIH en 2017 :
    Augmentation de la part des HSH : stabilité chez les HSH nés en France, augmentation chez les HSH nés à l’étranger
    Augmentation des hétérosexuels nés à l’étranger notamment en Afrique sub-saharienne
    Baisse de la part des personnes nées en France
  • 57 % des DO effectuées par les biologistes sont faites sur e-DOet 69 % des DO faites par les cliniciens en 2017

IST

  • Poursuite de l’augmentation des gonococcies (602 cas en 2017), principalement chez les HSH
  • Baisse des cas de syphilis récente depuis 2016 (218 cas en 2017) mais toujours une part majoritaire de HSH

Prévention

  • Baisse de l’utilisation systématique du préservatif
  • Augmentation des utilisateurs de PrEP entre 2016 et 2018 : 821 utilisateurs en ARA au premier semestre 2018
  • Campagne nationale d’incitation au dépistage « Connais ton statut »

Seulement 10 000 personnes sous PrEP en 18 mois en France

10 405 personnes utilisent la PrEP en France selon l’ANSM. 98% sont des hommes, âgés en moyenne de 38 ans. 10% résident dans la région Rhône Alpes. Ce chiffre est en augmentation constante, avec 500 nouveaux PrEPeurs par mois au premier semestre 2018.

Chiffres clés

  • 10 405 personnes ont initié une PrEP par Truvada (ou génériques) entre janvier 2016 et juin 2018, dont plus de la moitié (près de 5 500) depuis juillet 2017.
  • Ce nombre est en augmentation constante depuis 2016, avec près de 500 nouveaux utilisateurs par mois au premier semestre 2018.
  • Depuis juillet 2017, les renouvellements de traitement comptent pour plus de 60% des délivrances.
  • 98 % des utilisateurs sont des hommes, âgés en moyenne de 38 ans.
  • Près de 50% résident en Ile de France, 10 % dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et 9 % dans la région PACA.
  • La distribution par région des initiations de PrEP reflète globalement celle des nouveaux diagnostics d’infection à VIH en métropole. Cependant, la mise en place d’une PrEP dans les DOM-TOM est restée rare.
  • 91 % des primo-prescriptions ont été réalisées à l’hôpital.

 

Préservatifs sur ordonnance depuis le 10 décembre 2018

Depuis le 10 décembre 2018, une seule marque de préservatifs externes (standard et XL) (Eden) sera remboursée à 60% sur ordonnance d’un médecin ou d’une sage-femme –  et ce afin de diversifier la protection contre les IST  et le VIH et le rendre encore moins onéreux : Sur la base d’1,30 euro la boîte de six, 2,60 euros la boîte de 12 et 5,20 euros la boîte de 24.

Cependant, Santé Publique France se désengage progressivement de la distribution de préservatifs gratuits – ce qui inquiète les associations ainsi que les professionnel.les de la prévention.

Si les associations telles que Sidaction ou AIDES se félicitent de la mesure, d’autres comme le Planning Familial s’inquiètent de la « remédicalisation » de la prévention. Par ailleurs, ils craignent que prendre RDV avec son médecin de famille pour parler sexualité soit un frein à l’utilisation de préservatifs par les jeunes.

Le ministère de la santé espère que ce sera l’occasion d’aborder le sujet de la sexualité lors de la consultation gratuite de prévention, créée pour les adolescents entre 15 et 17 ans.