Ne perdons pas de vue le VIH !
Communiqué de presse
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le VIH, le COREVIH tire la sonnette d’alarme : l’épidémie reste une réalité. En 2023, 102 nouveaux diagnostics de VIH ont été enregistrés sur le territoire, marquant une augmentation préoccupante de 82 % par rapport à 2021. Face à cette hausse des contaminations, il est plus que jamais essentiel de renforcer les actions de dépistage, de prévention et d’accompagnement.
« Cette augmentation des diagnostics nous rappelle que le VIH est toujours présent. Il est crucial de mobiliser tous les moyens à notre disposition pour prévenir, dépister et traiter efficacement. Le dépistage précoce reste une arme majeure dans cette lutte », souligne le Professeur Olivier Epaulard, Infectiologue, Président du Corevih.
Une situation contrastée dans l’arc alpin
En Isère, Savoie et Haute-Savoie, les chiffres de 2023 présentent des évolutions contrastées. Les découvertes de VIH au stade avancé (SIDA) sont en baisse, à 28 % contre 33 % en 2022, ce qui traduit un dépistage plus rapide. Les primo-infections, quant à elles, sont en hausse à 17 %, contre 12 % en 2022, signe d’une meilleure captation des infections récentes. Malgré ces progrès, 8 décès liés au SIDA ont été recensés cette année.
« Derrière ces statistiques, il y a des parcours de vie. Nous devons poursuivre nos efforts pour réduire les inégalités d’accès au dépistage et continuer d’assurer une prise en charge respectueuse et de qualité », souligne Sylvie Vanderschilt, Co-présidente du COREVIH et coordinatrice SIS Association.
La nécessité de maintenir un financement adéquat
Dans un contexte où le VIH est de plus en plus invisibilisé et où les soutiens financiers pour la lutte contre le virus sont mis en question, il est plus que jamais nécessaire de maintenir un financement et des actions soutenues pour lutter contre l’épidémie. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts. La lutte contre le VIH doit rester une priorité de santé publique, avec les moyens nécessaires pour mener des actions de prévention, de dépistage et de prise en charge. Quarante ans après le début de l’épidémie, le VIH est toujours là. », insiste la co-présidente du COREVIH.
Une prévention combinée pour freiner l’épidémie
La prévention reste un pilier incontournable pour freiner l’épidémie, et face à l’augmentation des contaminations, elle doit être intensifiée. Elle repose sur des outils complémentaires adaptés aux réalités des populations. Le préservatif, moyen historique de protection, reste un moyen simple et efficace pour prévenir le VIH et les autres IST. La PrEP (Prophylaxie Pré-Exposition) est une protection préventive puissante pour les personnes les plus exposées au VIH. Le TasP (Treatment as Prevention) garantit qu’une personne vivant avec le VIH et ayant une charge virale indétectable ne transmet plus le virus.
« Ces approches de prévention combinée nous permettent de répondre de manière personnalisée et innovante aux besoins de chacun. Elles protègent non seulement les individus, mais aussi les communautés », ajoute le Professeur Olivier Epaulard, Infectiologue, co-président du Corevih.
Une offre de dépistage accessible et diversifiée
L’arc alpin bénéficie également d’une offre de dépistage variée, essentielle pour répondre aux besoins de tous. Les tests sérologiques sont gratuits dans les CeGIDD. Les Tests Rapides d’Orientation Diagnostique (TROD) sont proposés par des associations habilitées lors d’actions spécifiques, tandis que les autotests sont notamment accessibles en pharmacie. Ces différentes options facilitent l’accès au dépistage, contribuant ainsi à prévenir de nouvelles infections et à briser les chaînes de transmission.
Le dispositif « Mon Test IST » permet également un accès direct au dépistage du VIH, de l’hépatite B, de la syphilis, de la gonorrhée et de la chlamydiose, sans rendez-vous, sans ordonnance et sans avance de frais, dans tous les laboratoires d’analyses médicales de ville.
Le traitement : une double victoire
En France, une personne vivant avec le VIH et bénéficiant d’un traitement efficace peut mener une vie normale. Une charge virale indétectable signifie non seulement une santé préservée, mais aussi l’absence de transmission du virus. Les traitements actuels, bien tolérés et adaptés aux besoins individuels, représentent un enjeu de santé publique décisif pour protéger les individus et la collectivité.
Mobilisation collective pour atteindre les objectifs 3×95 en 2030 (*)
Le COREVIH Arc Alpin appelle à une mobilisation collective pour renforcer le dépistage, développer les actions de prévention adaptées, individualisées et garantir un accompagnement de qualité. L’objectif de mettre fin à l’épidémie de Sida d’ici 2030 reste un challenge ambitieux, mais atteignable. Ensemble, renforçons nos efforts de dépistage et de prévention pour y parvenir.
(*) 95 % des PPVIH connaissent leur statut sérologique – 95 % des personnes diagnostiquées reçoivent un traitement antirétroviral efficace – 95 % des personnes traitées ont une charge virale indétectable
Pour en savoir plus sur les différents dépistages et trouver où se faire dépister :
- Site internet : Quand ? – Vers des alpes sans sida en 2030 – COREVIH Arc Alpin
- Site internet : Choisir le dépistage qui me convient – Vers des alpes sans sida en 2030 – COREVIH Arc Alpin
FIN
Contacts :
Vers des Alpes sans sida – COREVIH arc alpin
Pr Olivier Epaulard, Président du COREVIH arc alpin et professeur d’infectiologie au CHU Grenoble Alpes – oepaulard@chu-grenoble.fr
Sylvie Vanderschilt, Co-Présidente du COREVIH arc alpin et coordinatrice à Sida Info Service – svanderschilt@sis-association.fr
Contact presse : Elodie Guillois, Chargée de projet du COREVIH arc alpin – eguillois@chu-grenoble.fr – 06 73 52 87 69
Réseaux sociaux
twitter @COREVIH_Alpin
#alpesansida
Notes aux éditeurs :
- Opportunités d’interviews et de reportages sur site
- Une conférence de presse a lieu le 27 novembre 2024 à l’association AIDES de 11h à 12h. 8 rue du Sergent Bobillot, Grenoble.
- Pour les interviews ou reportages impliquant des personnes vivant avec le VIH : un point de vigilance : toutes ne sont pas prêts à témoigner et/ou à témoigner face caméra.
- Opportunités :
- A TEMPO, association d’aides aux personnes vivant avec le VIH et/ou des hépatites et leurs proches. – sur demande
- A Promotion Santé : Comment parler de VIH/Sida en 2024 ? le 8 novembre
- Journée porte ouverte au CeGIDD de Grenoble le 28/11/2024 de 10h à 16h (23 avenue Albert premier de Belgique)
- A Grenoble : le 30 décembre 2024, Véloparade dans les rues de Grenoble. Départ à 14h de la place Félix Poulat. Le cortège empruntera un itinéraire prédéfini pour une durée maximale de 50 minutes, avant de revenir à son point de départ.
- Le COREVIH arc alpin / Vers des Alpes sans sida
Les COREVIH sont des organisations territoriales de référence pour l’ensemble des acteurs qui concourent à la lutte contre l’infection à VIH et des Infections Sexuellement Transmissibles. Le COREVIH de l’Arc Alpin a été mis en place en 2008. Son territoire de référence couvre les départements de l’Isère, la Savoie et la Haute Savoie. Ils sont garants de la « démocratie en santé » et favorisent l’implication des soignants et des associations d’usagers du système de santé. Ils travaillent à améliorer la prise en charge médicale, psychologique et sociale des personnes vivant avec le VIH ; et à l’amélioration de la prévention et du dépistage. https://www.alpesansida.fr/corevih-arc-alpin/
- Données épidémio sur l’arc alpin
https://www.alpesansida.fr/prep-et-vih-sur-larc-alpin-en-region-auvergne-rhone-alpes-et-en-france/
Les « nouveaux » :
- Le nombre de nouvelles découvertes et prises en charge dans les centres hospitaliers de l’arc alpin augmente depuis 2021 (+82% par rapport à 2021).
- Diminution du nombre de découvertes en Haute Savoie et forte augmentation en Isère et en Savoie.
- sont traitées dans les 15 premiers jours
- Diminution du nombre de découvertes dans un stade avancé de la maladie.
- 24% des nouveaux diagnostics ont été dépistés par des médecins généralistes
Concernant la file active totale et la cascade :
- 3296 PVVIH sont prises en charge en 2023 sur l’Arc Alpin
- 61% ont plus de 50 ans
- 41% sont infectées depuis plus de 20 ans
- En 2021 sur l’Arc Alpin, 97% des PVVIH prises en charge ont une charge virale <200 copies/ml et 95% ont une charge virale<50 copies/ml :
- 95% des PVVIH prises en charge en Isère ont une charge virale <50 copies/ml
- 98% des PVVIH prises en charges en Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
- 94% des PVVIH prises en charges en Haute Savoie ont une charge virale <50 copies/ml
- Les traitements permettent de ne plus transmettre le virus – Indétectable = Intransmissible
On ne guérit pas du VIH aujourd’hui et il n’existe pas de vaccin. Par contre, les traitements ont fait de telles avancées qu’on peut « bloquer » l’évolution du virus dans le corps et le rendre indétectable et donc non transmissible. Les personnes infectées peuvent donc être en parfaite santé, travailler, avoir des loisirs, voyager, avoir une vie sexuelle, trouver l’amour, faire des enfants, vieillir « en forme » …
Quand une personne est traitée, sa charge virale baisse au point de ne plus pouvoir être détectée après 3 ou 6 mois de traitement … ce qui veut dire qu’elle ne peut plus contaminer son/sa/ses partenaires : En 2016, les études PARTNER et PARTNER2, réalisées en Europe et aux USA, ont montré qu’il n’y avait eu aucune transmission du VIH sur plusieurs dizaines de milliers de rapports sexuels sans préservatifs entre personnes séropositives traitées et séronégatives.
Le traitement du VIH aujourd’hui permet de réduire à plus de 99% la transmission de la mère à l’enfant. Il est donc possible de devenir parents « naturellement » en étant séropositif. Malheureusement, il ne faut pas oublier que seulement 50 % des personnes infectées dans le monde ont accès à un traitement et que des dizaines de milliers de personnes meurent encore du sida dans le monde (source onusida 2020).